HDR de Julian MISCHI
Présentée au CENS par
Julian MISCHI
Le 12 novembre 2014 devant le jury ci-dessous :
Christian Chevandier, professeur d'histoire contemporaine à l'Université du Havre
Jean-Pierre Le Crom, directeur de recherche au CNRS, Laboratoire Droit et changement social de l'Université de Nantes
Bernard Pudal, professeur de science politique à l'Université de Paris-X Nanterre
Frédéric Sawicki, professeur de science politique à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Yasmine Siblot, professeure de sociologie à l'Université Paris 8
Garant : Jean-Noël Retière, professeur de sociologie à l'Université de Nantes
VIVRE ET MILITER DANS UN BOURG RURAL.
ETHNOGRAPHIE OUVRIERE ET SYNDICALE.
Le mémoire inédit repose sur une enquête de terrain menée auprès de cheminots impliqués dans l'animation d'un syndicat CGT basé dans une petite commune industrielle, où se situe un atelier de maintenance employant 250 salariés. Ce travail ethnographique repose sur l'observation régulière des activités des militants CGT à laquelle s'ajoutent la réalisation d'entretiens longs et répétés ainsi que la consultation d'archives.
L'étude met en évidence les médiations qui rendent possible la pénétration d'une grille de lecture politique du monde social au sein de certaines fractions des classes populaires. Elle montre comment les discours et les pratiques des syndicalistes peuvent favoriser la diffusion de certaines représentations politiques et de quelle manière les attitudes syndicales et politiques des cheminots sont marquées par leurs trajectoires professionnelles. Sont également analysés les effets de la prise en charge d'un mandat syndical : en quoi cela affecte-t-il les relations que les cheminots entretiennent avec leurs collègues et leur entourage proche (famille, voisinage, amis) ?
Pour bien étudier les fractions ouvrières du monde cheminot, il a fallu mener l'investigation du côté de leurs rapports avec les agents d'encadrement de la SNCF mais aussi de leurs relations avec les agriculteurs, les professions intellectuelles et les fractions déstabilisées des classes populaires. Comme la municipalité constitue l'un des espaces de rencontres et de conflits entre différents groupes sociaux, l'étude restitue les enjeux sociaux et politiques des luttes municipales de la commune investie. L'analyse de la compétition pour le pouvoir municipal éclaire de quelles manières les conflits politiques locaux sont encastrés dans des clivages socioprofessionnels. Les relations d'opposition, d'alliance ou d'évitement que l'on observe dans la scène municipale renvoient à des logiques sociales forgées, en partie, dans le cadre du travail. Elles traduisent et transforment des rapports de domination ayant cours dans la scène professionnelle, de tels rapports pouvant être renforcés, euphémisés ou contrecarrés dans l'enceinte de la mairie.
Sommaire du mémoire inédit:
Chapitre I : Luttes pour le pouvoir local
Chapitre II : Des « paysans » chez les cheminots
Chapitre III : Trajectoires résidentielles dans une campagne populaire
Chapitre IV : Hiérarchies et mobilités en atelier
Chapitre V : Le travail militant des responsables syndicaux
Chapitre VI : « On n'est pas une amicale de pêcheurs à la ligne »
Chapitre VII : L'engagement de syndicalistes dans l'espace local