LE SYNDICAT DES AVOCATS DE FRANCE (1972-2012).

CONTRIBUTION A UNE SOCIO-HISTOIRE DU MILITANTISME

SYNDICAL DANS LE CHAMP JUDICIAIRE



Discipline : Sociologie (Université de Nantes)

Présentée par Jean-Philippe TONNEAU

Le 20 octobre 2014 devant le jury ci-dessous :

M. Jean DANET, Maître de conférences HDR en droit privé et sciences criminelles,Université de Nantes / DCS (examinateur)
Mme Hélène MICHEL, Professeure de Science Politique, Institut d'Etudes Politiquesde Strasbourg/SAGE, Institut Universitaire de France (rapporteure)
M. Philip MILBURN, Professeur de Sociologie, Université Rennes 2/ESO (rapporteur)
M. Bernard PUDAL, Professeur de Science Politique, Université Paris Ouest NanterreLa Défense / CSU (examinateur)
M. Jean-Noël RETIERE, Professeur de Sociologie, Université de Nantes/CENS (directeur)


RESUME : 


Le syndicalisme et le militantisme judiciaires initiés dans les années 1960 et 1970 constituent l'un des angles morts des recherches sur les professions judiciaires. Les collectifs de professionnels du droit sont pourtant nombreux à naître durant ces années: Syndicat de la Magistrature, L'Hôtel d'Ornano, Mouvement d'Action Judiciaire, Syndicat des Avocats de France (SAF). Cette thèse sur le SAF (créé en 1973) entend combler ce vide historiographique. Les adhérents du SAF se présentent volontiers, et sont présentés par leurs confrères, comme des avocats militants dotés d'une conception politique de la profession.
La première partie de la thèse interroge la conception politique de la profession des membres du SAF. Par l'analyse de la genèse et de l'institutionnalisation du Syndicat, la construction, la mobilisation et les différentes formes de cette conception de la profession émergent. Au final, il apparaît que cette dernière revêt différentes formes selon les moments temporels, selon les positions occupées dans le Syndicat, et, selon les syndicalistes eux-mêmes.
La deuxième partie de la thèse s'attache aux avocats du SAF : qui sont-ils ? Après avoir dressé leurs portraits générationnels, leurs pratiques professionnelles et militantes sont analysées, puis certaines de leurs « causes » (l'aide juridictionnelle, le droit du travail, le droit des étrangers) sont considérées. Les modes d'investigation mobilisés sont divers : des archives, des entretiens biographiques et des observations de manifestations organisées par le SAF (congrès,journées d'études, etc.). En combinant la sociologie des professions et la sociologie de l'engagement, cette thèse entend contribuer à la socio-histoire du militantisme syndical dans le champ judiciaire.

Mots clés : Syndicat, profession d'avocat, socio-histoire, sociologie del'engagement, sociologie des professions, générations.