Thèse de doctorat de Sylvie MOREL
FRACTURE TERRITORIALE ET INEGALITE SOCIALE DANS L'ACCES
AUX SOINS D'URGENCE EN FRANCE.
GENESE ET REALITE D'UN SOUS-CHAMP SANITAIRE.
Présentée au Cens
par Sylvie MOREL
Le 11 décembre 2014 devant le jury ci-dessous:
Rapporteurs :
Anne VEGA, Chercheur a l'Universite Paris Ouest Nanterre
Daniele CARRICABURU, Professeur a l'Universite de Rouen
Examinateurs :
Anne-Chantal HARDY, Directrice de recherche au CNRS (DCS)
Emmanuel HENRY, Professeur a l'Universite Paris Dauphine
Directeur de these :
Jean-Noël RETIERE, professeur à l'Université de Nantes
RESUME
"Garantir pour chaque Français un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes", tel est l'engagement n°9 du président François Hollande élu en 2012. En portant l'attention sur la dimension temporelle, cette formule fait l'économie de la nature et du traitement de l'urgence. Les réponses médicales et hospitalières proposées en réponse à ce programme apparaissent tout autant réductrices au regard des données de l'enquête sociologique présentée ici.
A rebours des discours politiques d'excellence sur le, soi-disant, "meilleur système d'urgence au monde", cette recherche montre que le concept de médicalisation, cher au "modèle" français, non seulement échoue dans sa mise en oeuvre mais empêche toute approche alternative (paramédicale) du problème.
Enfin, l'analyse sociologique révèle que même si en matière d'urgence, les pratiques de sélection sont a priori impensables, les intérêts médicaux et ceux des établissements de soins conduisent à l'existence d'inégalités sociales dans l'accès aux soins d'urgence. Au terme de dix années de recherche, un panorama sociologique des urgences pose la question : l'urgence française ne serait-elle finalement pas malade de ses médecins ?