Antoine Ferro
Titre provisoire de la thèse
"Réalisons la paix mondiale par le Kosen Rufu". Une enquête sociologique sur le renouvellement d'une institution religieuse et de son public
Direction et co-direction
Corinne Delmas
Résumé : Le bouddhisme Soka est un nouveau mouvement religieux (NMR) asiatique qui s'est implanté sur le territoire français à partir des années 1980. Cette forme de bouddhisme est gérée par la Soka Gakkai Internationale : une organisation non-gouvernementale basée dans la ville de Tokyo qui fédère l'ensemble de ses organisations locales à une échelle globale. Actuellement, ce nouveau mouvement religieux est présent dans cent quatre-vingt-douze pays à travers le monde et compte douze millions de fidèles. Le contrat proposé par ce NMR et sa communauté à un néophyte est simple : en l'échange d'un « engagement libre » dans un ensemble de préceptes proposés, ce dernier pourra « purifier son karma » et « d'obtenir des bonheurs terrestres ». La récitation du mantra « Nam My?h? Renge Ky? » permettrait en effet de « créer des bienfaits » et d'obtenir toutes sortes de gratifications. Porté par la bouddhamania ayant eu lieu en Europe Occidentale à partir des années 1990, ce bouddhisme a connu en France un essor remarquable jusqu'à ce qu'un rapport parlementaire en date du 22 décembre 1995 ne le présente comme un mouvement sectaire. Cette thèse fait suite à deux premières enquêtes menées en master sur l'engagement et la conversion d'un néophyte à ce nouveau mouvement religieux et à son inscription dans sa nouvelle communauté. Elle a pour objectif d'étudier la structure institutionnelle de ce mouvement, l'impact de « sa jeunesse » - sa population comprise entre 15 et 35 ans – sur ses évolutions et de les comparer avec un autre nouveau mouvement religieux analogue : le bouddhisme Reiyukai. Elle intègre enfin à ses axes de recherche les effets qu'ont pu avoir la crise sanitaire du COVID-19 ainsi que l'interdiction de déplacement en France sur l'organisation de ces N.M.R – notamment via leur recours aux nouvelles technologies d'information et de communication – et leurs actions pour maintenir/développer leur position dans un marché religieux selon eux en « plein essor ».