Soutenance de thèse de Cécile Berrezai : "« Pompiers en colère » : de la socio-histoire des Services d’incendie et de secours aux réalités contemporaines du malaise pompiers."

• Sébastien Fleuriel, Professeur, Nantes Université, Autre membre
• Mathieu Hély, Professeur, Université Paris-Saclay, Autre membre
• Béatrice Hibou, Directrice de recherches, Sciences Po Paris, Rapporteur
• Elodie Lemaire, Maîtresse de Conférences, Université de Picardie Jules Verne, Autre membre
• Pascale Moulévrier, Professeure, Nantes Université, Directrice de thèse
• Laurence Proteau, Maîtresse de conférences, Université de Picardie Jules Verne, Rapporteur
• Romain Pudal, Chargé de recherche, Nanterre, co-encadrant

En octobre 2019, une manifestation nationale de pompiers professionnels pour la revalorisation de la prime de feu aboutit à des confrontations avec des forces de l’ordre dans les rues de Paris.Si elle fut la dernière manifestation nationale en date ayant bénéficié d’une relative couverture médiatique, elle ne fut pas la seule. D’autres mouvements sociaux nationaux ou locaux ont pu s’observer durant les 30 dernières années, menés contre la réforme de la filière des pompiers professionnels, contre la directive européenne d’aménagement du temps de travail ou encore plus récemment en Loire-Atlantique contre les politiques managériales du personnel des services d’incendie et de secours.

Ces manifestations publiques d’un mécontentement peuvent d’autant plus surprendre un observateur extérieur qu’il s’agit là d’une corporation incarnant dans le sens commun, le désintéressement et le dévouement à la cause publique.

Dans un premier temps, ces colères visibles des pompiers ne se comprennent qu’au regard d’une socio-historique de la genèse du service public des services d’incendie et de secours comme un service singulier. D’autre part elles se saisissent au prisme des transformations plus contemporaines d’un service public soumis comme tant d’autres à des logiques budgétaires, financières, managériales et gestionnaires qui mettent à mal leur conception du métier et les moyens pour l’exercer. Ceux qui sont les plus impactés par ces transformations sont les pompiers du terrain les moins doté scolairement dont les projets de carrière sont freinés, qui sont les plus exposés aux contrôles financier de leurs activités de secours, à la misère sociale des interventions participant dès lors à entacher leur vision idéale du métier de soldat du feux, reconnu de tous.