Doctorant.e

Mathis ROUSSEAU

Doctorant.e

Discipline(s) enseignée(s)

2025-2026 :
L'entretien en sociologie (L2 Sociologie, TD)
Lecture de textes classiques (L2 Sociologie, TD)

2024-2025 :
Sociologie de la famille (L1 Sociologie, TD)
Métier d'étudiant (L1 Sociologie, TD)

Thèmes de recherche

Sociologie de la famille - sociologie de l'enfance - sociologie de la socialisation

Activités / CV

Depuis novembre 2023 : doctorant contractuel, Nantes Université.
Février 2022 - Octobre 2023 : Ingénieur d’études au Centre Nantais de Sociologie (Nantes Université) dans le cadre du projet de recherche DEFCHOR, dirigé par Elise Roullaud et Antoine Vion, sur les défaillances économiques du secteur CHR (CDD).
 

Thèse en cours

Titre provisoire : « "Ils sont nés comme ça". Une sociologie des croyances en l'inné dans des familles d'enfants jumeaux », sous la direction de Romuald Bodin et de Nicolas Rafin.
 

Résumé du projet de thèse :

En France, les sciences sociales se sont assez peu intéressées aux liens fraternels et à leur fonctionnement (BUISSON, 2003) et a fortiori lorsqu'on parle de relations gémellaires (DARMON, 2001). Entourée de mythes et de croyances, la gémellité, comme objet de recherche et comme phénomène social, est marquée par des approches biologisantes et psychologisantes non sans effets sur la socialisation des enfants jumeaux et le fonctionnement des familles concernées. Au contraire, ces familles constituent un terrain particulièrement heuristique notamment pour saisir le recours à des pratiques et des représentations innéistes, c'est-à-dire renvoyant à un "déjà-là" à la naissance, et comprises comme des moyens d'appréhender et de régler ce phénomène pour les parents et les enfants. En effet, le recours à l’inné fait partie de ces instruments symboliques de justification des transmissions intergénérationnelles de biens, autant symboliques (culturels, relationnels, affectifs) que matériels (économiques, mobiliers ou immobiliers), et de répartition de ces biens au sein de la famille. Cependant, la sociologie a longtemps et encore aujourd’hui mis à distance ces explications innéistes des stratégies de reproductions familiales, en leur préférant les explications en termes d’héritages économiques et culturels (BOURDIEU et PASSERON, 1964 ; LENOIR, 2002 ; LAHIRE, 2019).
Dans le cadre d'une approche sociologique de la gémellité, cette thèse propose donc de replacer ces croyances innéistes au centre de l'analyse des familles, en interrogeant leurs conditions sociales d’existence (quand, comment et par qui ces croyances sont-elles mobilisées ?) et leurs effets performatifs sur la socialisation familiale des enfants jumeaux. Elle s’attellera d’une part à identifier comment le recours à l’inné sert des stratégies de reproduction familiale et, d’autre part, elle tendra à montrer en quoi les conceptions familiales innéistes de la gémellité participent de logiques de différenciation et d’individuation des enfants jumeaux. Car, à la différence des fratries plus « ordinaires », les fratries gémellaires sont le lieu d’un « toutes choses égales par ailleurs » (DARMON, 2001), au sens où elles se caractérisent par une naissance simultanée et une identité a priori en termes d’âge et de rang de naissance, voire en termes de sexe pour les jumeaux monosexués. Partant, la gémellité offre des cas singuliers de relative synchronicité des parcours enfantins, pour lesquels la différenciation des enfants ne va donc pas de soi et ne peut en outre s'appuyer sur ces repères "biologiques" habituels que sont le sexe ou l'âge. Elle offre pour toutes ces raisons un espace d’observation inédit des logiques familiales de construction sociale des différences enfantines et de la fabrication sociale de l'inné.
 

Communications en lien avec la thèse

« Les espaces familiaux soumis à l’épreuve d’une naissance gémellaire », Congrès de l'AFS (08-11 juillet 2025), Toulouse, 9 juillet 2025.

« Faire la différence entre ses enfants jumeaux, quels enjeux pour la famille ? », XXIIe Congrès de l’AISLF (8 -12 juillet 2024), Ottawa, 9 juillet 2024.

« Construire une approche sociologique des jumeaux, quels enjeux scientifiques et épistémologiques ? », XXIIe congrès de l’AISLF (8-12 juillet 2024), Ottawa, 10 juillet 2024.
 

Activités scientifiques

Depuis 2025 : membre du RT33 "Sociologie de la famille et de la vie privée" de l'AFS.
2024 - 2025 : Co-organisation du séminaire Les ficelles de la thèse au CENS.

Informations complémentaires

Depuis septembre 2024 : membre du conseil de laboratoire du CENS.
2023 - 2024 : membre du comité éditorial de la Lettre du CENS.

Formation

2021-2022 : Master 2 de sociologie, parcours « Terrains, Enquêtes, Théories ». Université de Nantes.
Mémoire soutenu : "Faire la différence. Les usages familiaux de la gémellité. Une enquête exploratoire auprès d’enfants jumeaux·elles et de leurs parents", sous la direction de Romuald Bodin et de Nicolas Rafin.
2020-2021 : Master 1 de sociologie, parcours « Terrains, Enquêtes, Théories ». Université de Nantes.
Mémoire soutenu "Métier de la crise, métier en crise. Heur(t)s et malheurs des couturières professionnelles nantaises à l’épreuve de la crise sanitaire", sous la direction de Margot Delon.
2017-2020 : Licence de sociologie, Parcours Arts et Cultures, Université de Nantes.

Mis à jour le 17 septembre 2025.